Le syndrome du Titanic II, Nicolas Hulot
Nicolas Hulot pose plusieurs problèmes, résultants de constats sur l’état de la planète, mais surtout sur les conséquences visibles et non visibles du réchauffement climatique. Même s’il reste fondamentalement engagé dans la cause écologique, en citant David Brower “L’optimisme et le pessimisme expriment sous des formes différentes la même capitulation face au futur; car tous deux le traitent comme une fatalité et non comme un choix.”, Nicolas Hulot essaie du moins d’apporter des idées de solutions.
Serions-nous donc malgré nous, les fils et filles de ce personnage tragique ?
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Tous
les indicateurs au rouge
partie de l’ouvrage esquisse un bilan de l’état de la Terre.
Concernant les océans, les prévisions faites avec les données
actuelles, détenues par les scientifiques, sont sans équivoques :
les spécialistes prévoient l’effondrement -avant 2030-, de tous les
poissons et fruits de mers. Sur les 31,5 millions de tonnes de
poissons que la pêche minotière extrait chaque année des mers, 90%
sont destinés à la fabrication de farines et huile de poisson.
Nicolas Hulot continue à nous confronter aux chiffres. Cette
fois-ci, concernant la concentration en dioxyde de carbone dans
l’atmosphère : celle-ci serait la plus élevé depuis huit cent
mille ans d’après les résultats de forages glaciaire 1.
000 morts par an, dû au changement climatique. »
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Repenser
notre système ? Les limites du capitalisme.
Hulot s’appuie sur différents penseurs pour expliquer les effets
délétères du système qui régit nos économies modernes. Le prix
Nobel d’économie Joseh Stiglitz, explique à ce titre, qu’un
fonctionnement comme celui du capitalisme impose inconsciemment son
modèle individualiste de représentation et de comportement. En
d’autres termes, le capitalisme ne se restreint plus à l’économie
même, mais s’étend, jusqu’à devenir une norme, sociale, psychique.
Dans Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, Hervé
Kempf écrit « L’individu reste en permanence en deçà de ses
aspirations. », et illustre la manière dont le monde
occidental pense aujourd’hui, c’est-à-dire, soumis, assujettis à
l’assertion fallacieuse du « toujours plus », et à la
course au profit. Ce gouffre qui se crée entre illusion et réalité,
n’est pas seulement perceptible au niveau de l’individu. Bernard
Lietaer, ancien responsable de la Banque centrale de Belgique affirme
qu’il existe aujourd’hui une déconnexion complète entre les deux
« économies » : la réelle, celle des hommes, et la
virtuelle, celle des marchés. 2
Interview tirée du film Human, de Yann Arthus-Bertand
donc contre une économie qui ne prend pas en compte les réalités
de ce monde que Nicolas Hulot s’oppose ; et, il n’est pas le
seul à s’opposer aux « gros capitalistes » du monde des
finances qui prospèrent sans prendre en compte les crises sociales
et climatiques. Adam Smith lui-même invitait la prudence concernant,
je cite: « un ordre d’homme dont l’intérêt n’est jamais
exactement le même que celui du public, qui généralement et
intéressé à tromper et même à opprimer le public et qui, dans
bien des occasions, n’a pas manqué de le tromper et de
l’opprimer. » 3
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Deux
conceptions du futur incompatibles
finit par mettre en exergue la dualité incompatible entre les
mutations écologiques, et les solutions proposées par le
gouvernement pour sortir de la crise. A cette époque, Ségolène
Royale et Nicolas Sarkozy, proposaient à leurs électeurs le même
objectif : intensifier la croissance des productions, des
consommateurs et des déplacements. Aujourd’hui heureusement, cette
idée s’atténue, les décideurs politiques commencent à comprendre
qu’il n’est plus possible de voir l’avenir sous l’aune de la
croissance quand les ressources de la Terre s’amenuisent au point de
devoir manquer dans un futur -qu’on espère lointain.
une moindre critique de ceux qui écartent de notre futur ce qui constitue le
terrain de notre avenir, la Terre, Nicolas Hulot livre sa
politique. Il résume sa pensée très brièvement et en donne les
grandes lignes. Selon lui, il faut sortir de l’obsolescence
programmée des biens de consommations, et pour cela favoriser la
réparation plutôt que l’échange, sortir du tout jetable ;
construire une société qui propose des services plutôt que des
biens. Il s’agit en fait de se diriger vers un modèle d’économie
circulaire et non plus linéaire qui respecte une règle, celle des quatre « R » :
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réguler
(la production) -
réduire
(le coût énergétique et les circuits) -
rallonger
(la durée de vie des produits) -
recycler
(les déchets)
s’agit donc de modifier notre conception de l’économie, pour que
celle-ci trouve réellement un équilibre.
« L’utopie
d’aujourd’hui peut-être la réalité de demain. » p.120
Théodore Monod.
Notes:
1 publiés
dans la revue Nature
2 écrit
tel quel dans le livre
3 référence non présentée dans l’ouvrage